Fiche expert Gagner en productivitégrâce au lavage des serres
En automne-hiver, veiller à la bonne transmission des rayons lumineux grâce à un lavage régulier des abris est synonyme de gain de production.
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L'intensité lumineuse est un facteur de production supplémentaire, quelle que soit la région, le climat ou la saison : 1 % lumière en plus équivaudrait à 1 % de rendement en plus. Ainsi, une intensité lumineuse maximale est de mise à l'automne, pour réduire les apports d'engrais. Quand on sait que le lavage des serres autorise jusqu'à 25 % de lumière supplémentaire, on comprend que l'entretien des vitrages a toute son importance. Sans compter qu'en utilisant la lumière du jour de façon optimale, les professionnels de l'horticulture ont recours à une énergie naturelle gratuite. Un vitrage propre, à l'extérieur comme à l'intérieur, présente également l'avantage de créer des conditions sanitaires optimales pour la croissance des cultures, en évitant la prolifération de champignons, moisissures ou autres virus pathogènes.
Tous les professionnels du végétal produisant sous abris - de l'horticulture au maraîchage, en passant par les pépinières - sont concernés. Tunnels, multichapelles plastiques, grands abris plastiques (GAP), serres verre, ou serre isolée doivent être régulièrement lavés. En fonction de l'endroit où elles sont implantées, les surfaces vitrées des bâtiments de production devront être plus entretenues que d'autres. Alors que les serres et abris en bordure de forêt sont sujets à la prolifération de mousses, d'algues et de lichens, les installations en bordure de route sont exposées à la pollution. Quant aux serres implantées non loin de parcelles agricoles, elles reçoivent des poussières qui favorisent la germination dans les chéneaux. Bien entendu, le lavage des serres n'affranchit pas les horticulteurs de procéder à un blanchiment, lorsqu'il est nécessaire à la saison chaude : les surfaces vitrées sales ne jouent pas le rôle d'ombrage durant l'été !
Choisir la meilleure option
Il est important de procéder régulièrement au lavage à la fois intérieur et extérieur des surfaces. Attendre encore un an, deux ans, voire plus, pour laver ses serres est une fausse économie. Plus on décale, plus le lavage est long et fastidieux... et donc plus cher.
Pour l'extérieur, on mettra en place un chantier de nettoyage tous les ans voire tous les deux ans. Comme pour les vitres d'une maison d'habitation, c'est en observant les surfaces par beau temps qu'on en appréciera le degré de saleté et la nécessité d'intervenir. Le lavage se pratique toute l'année, mais principalement du 1er octobre au 1er avril, lorsqu'il fait plus frais, afin d'éviter que le produit de nettoyage ne perde en efficacité, ne se volatilise ou ne colle sur les surfaces. Pour le lavage intérieur, il est conseillé de le réaliser après chaque rotation de cultures, pour venir à bout de champignons, bactéries, ou moisissures. Si le risque est plus élevé en maraîchage, les cultures ornementales peuvent aussi être contaminées. Quand procéder à un lavage de serres et combien de fois par an ?
Le nettoyage des serres exige le respect d'un certain nombre de précautions dans sa mise en oeuvre. Le travail étant réalisé en hauteur, les risques de chute sont réels. Des mesures de sécurité doivent donc être prises pour éviter tout accident : déambulateur, nacelle, équipement de protection individuelle. Par ailleurs, l'opérateur désigné pour cette tâche devra nécessairement être détendeur d'un CACES et avoir été formé aux travaux en hauteur.
Le lavage à la main,plus minutieux
La typologie de lavage dépend de la surface à traiter : le lavage à la main est réservé aux surfaces inférieures à 5 000 m². En cas de surfaces vitrées présentant un degré de salissure important, le lavage à la main, plus minutieux, sera privilégié à l'intérieur comme à l'extérieur. Même chose pour les structures difficilement accessibles à la machine, comme dans le cas de chapelles trop larges (plus de 4,5 m), ou encore si la dépose est impossible en façade, ou encore si l'espace est restreint entre deux blocs de serres. Le lavage à la main prend plus de temps que le lavage à la machine : 3 000 m² de surfaces très sales seront traitées à la journée, contre 4 500 m² dans le cas de salissure modérée. En fonction de l'état des surfaces, un produit nettoyant spécifique verre ou un détergent sera appliqué par pulvérisation. Après dix minutes de pose, on procède au rinçage à grande eau, sans haute pression, qui risquerait de détériorer les structures. Un jet à 40 bars pour un débit de 100 litres/minute est suffisant pour décoller les saletés.
Le lavage à la machine,plus économique
Le lavage à la machine pourra être envisagé à partir de 8 000 m² de serres verre, dont la largeur devra être standard (3,2 m, 4 m et 4,5 m). Un opérateur peut nettoyer de 8 000 m² à un hectare de surface par jour. La machine fonctionne à l'eau claire et nettoie grâce à ses brosses rotatives. Attention, les surfaces ne doivent pas être trop encrassées et l'accès aux serres doit être facilité. Idéalement, les structures disposeront de rails en façade pour le déplacement latéral de la machine. Cette méthode est plus économique : 1 500 à 2 000 €/ha, contre 4 000 à 5 000 €/ha pour un lavage à la main en fonction de la surface et du degré de salissure. Le coût de l'équipement, de 80 000 à 100 000 euros, rend difficile son amortissement avec seulement deux utilisations dans l'année.
Par Baptiste Debruyne, dirigeant de Traita Service (49)
Des parois propres favorisent une meilleure pénétration et diffusion de la lumière dans la structure. La croissance des plants est optimisée, grâce à une activité photosynthétique plus importante. Le lavage de serre améliore aussi la longévité des structures, en éliminant mousses et lichens le long des carreaux de verre, évitant ainsi les défauts d'étanchéité. PHOTO : TRAITA SERVICE
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